Arts vivants
Spécialiste de la culture et des arts vivants.
Je suis disponible pour les projets créatifs ou institutionnels, avec un matériel nomade et silencieux.
Cie du Poulpe - CNDC - Soulshine - Angieus - Syrinx de Pan - Nomorpa - Ici le jour - The Reunion - Académie Supérieure de Théâtre d'Anjou - Anaya - Matt Danger - Théâtre du Champ de Bataille - etc.
Portraits
Portraitiste pour vous, vos équipes, votre art, vos événements.N'hésitez pas à demander des exemples de ce que je peux fournir comme prestation, j'essaie de limiter le nombre de photos sur ce site. Plus j'aurai de détails mieux je serai à même de vous répondre.
Broderie sur photographies
Avec Maison Aimard, brodeuse d’art, nous explorons les limites de nos deux domaines en collaborant de toutes les manières possibles : broderie sur photographie, intégration d’éléments brodés dans les prises de vues, patron brodé aboutissant à une image, etc. Deux altérités pour créer des oeuvres composites uniques. En ce moment nous finalisons un travail, CAurps, autour du Kintsugi japonais : la réparation dorée des objets et des âmes. Avec Jules Leroy, potier, pour réinterpréter cette pratique.
Mouvement
Travail de recherche photographique et poétique autour du mouvement. En collaboration avec le CNDC, Soulshine, Angieus, The Réunion.
Émergences
Une présence se dessine dans le noir, encore hésitante, en pleine transformation / séries de portraits studios.
Quai d'Angers
Le bâtiment est traité comme un immense studio, nettoyé en post-production, pour se concentrer sur la simplicité de la scène : une personne, une lumière.
-
Rodrigo Fontanari, Enseignant – Chercheur en Histoire de l’art contemporain & Sémiologie du texte et de l’image
"L’atmosphère nocturne, dépourvue de sublimation romantique, transforme le quotidien sans le défigurer. Ainsi, un mur du Théâtre Le Quai devient une passerelle de défilé de mode, où les modèles évoluent non pas devant l’objectif mais sous la lumière froide d’un lampadaire, qui fait émerger les corps de l’opacité du paysage nocturne. Jean-David fait de la nuance - tonalité, texture, base chromatique précise - l’objet même de son art. Sa photographie ne se contente pas de la couleur, elle se fonde sur la lumière. Les subtiles modulations d’éclairage remplacent les contrastes abrupts traditionnellement associés à la définition explicite des objets et de l’espace.
Ces vues nocturnes exigent du spectateur un effort de perception, une véritable scrutation. Elles évoquent le noir du récit mythique des origines, non pour idéaliser ou assombrir la réalité, mais pour permettre un lent dévoilement de l’environnement. Ce faisant, elles opèrent une «déréalisation» qui fait apparaître un monde parallèle, comme des fragments énigmatiques d’une réalité invisible à l’œil nu."
Orée - Exposition
Suite aux séries produites au Quai d’Angers, au Théâtre Foirail et au Mystère des Faluns, Orée s'attache à développer cette entité qui vit, rêve, évolue dans le noir. J’ai cherché à caractériser ce personnage. En lui donnant une trajectoire composée de quelques mots clés : émergence, métamorphose, détresse, seuil. Lora Cabourg a permis de moduler et concrétiser cette première approche à travers nos discussions puis son interprétation. Sa danse, très ludique, a profondément imprégné le personnage. Esthétiquement j’ai gardé le noir très présent, intime, malgré le lieu extraordinaire dans lequel nous avons pu évoluer. J'ai conservé le flash dans la composition. Il permet d’invoquer le spectateur au sein de la narration, comme adjuvant, et souligner son rôle dans la construction de l’image même.
Pénombre - Exposition
Tour St Aubin, du 6 au 17 mars 2025 de 10h à 19h
Avec le soutien de la ville d’Angers et en partenariat avec le CNDC
Une rencontre individuante
Dans la perspective de proposer une expérience d’exposition individuante, telle que définie par Morizot et Zhong dans L’esthétique de la Rencontre, Pénombre s’articule autour d’un procédé ludique propre à engager le spectateur dans son rapport à l’œuvre. Ainsi, les photographies présentées dans le noir se dévoilent d’abord sous les torches prêtées aux spectateurs, chacune à leur tour.Puis, de la même manière fragmentée, les lampes UV révèlent les dessins originaux de Marion Colombel, s’intégrant aux oeuvres et aux poèmes de Jean-David Lemarié. L’action du spectateur seule permet d’accéder aux oeuvres, ce qui augmente nécessairement les chances d’une rencontre véritable et impactante. Les différentes strates d’exploration demandent du temps, de l’attention, et la musique enveloppante de Matt Danger, foisonnante et onirique accompagne cet intérêt. Si Pénombre s’attache à montrer une figure qui émerge et s’affirme sous le regard de l’autre, la scénographie propose un mouvement inverse, une possibilité pour le spectateur d’évoluer aussi grâce à cette expérience.
Une vision du handicap
Pénombre documente indirectement l’état d’une personne bipolaire dans la mise en scène d’une présence qui cherche à sortir de soi pour exister. Un effort quotidien et nécessaire, face à une identité constamment interrogée et une présence au monde régulièrement menacée. Entre moments d’euphorie et dépressions inévitables, la bipolarité impose une displine créative propre à retrouver des raisons d’aller vers, d’aller avec. Rien ne va de soi. Aussi évolue-t-on dans un espace de transition, dans la pénombre, à l’orée du monde. Dans la peur et l’appréhension du ciel. Le confort des souterrains. A la limite du jour et de la nuit. Dans la nécessité de se projeter, d’être en mouvement. De croire malgré.
Une musique habitée, composée pour l’occasion - Matt Danger
Cette musique a été composée pour accompagner Pénombre. J’ai essayé de traduire de manière sonore le voyage de la découverte d’une photographie. Celle que l’on découvrirait d’abord dans l’obscurité pour en discerner progressivement certains éléments puis, petit à petit, une partie initialement enfouie qui viendrait alors faire surface. J’ai d’abord imaginé cette pièce en l’improvisant puis en extrayant des idées intéressantes pour ensuite les retravailler informatiquement. Contrairement à mon approche habituelle plus spontanée, j’ai ici utilisé un logiciel de MAO pour extraire, découper, triturer, inverser, pitcher différents motifs préalablement enregistrés. Principalement pour les nombreux échantillons qui sont ajoutés comme des bruits presque organiques - bruits blancs, notes percussives - ainsi que pour les effets. En m’inspirant d’une musique électronique ambiante et progressive - Caterina Barbieri, Maria Teriaeva, Sam Sheperd -, j’ai composé cette musique à partir d’un motif central simple de huit notes qui, presque imperceptible au début, vient peu à peu prendre forme, tout en s’entremêlant à lui-même de multiples façons. Pour cela j’ai joué cette séquence sur des synthétiseurs - analogiques et semi-modulaires - en sculptant le son au fur et à mesure du temps : forme de l’oscillateur, fréquence de filtre et
de résonnance, attaque et durée des notes, modulation de fréquences, etc. Cela m’a permis d’obtenir un mouvement perpétuel du son à travers ce motif répétitif qui donne l’impression que l’on pourrait avoir en regardant une photographie ou un tableau : dans un cadre fini, on découvre petit à petit des éléments imperceptibles.
Dessins UV : naiveté du monde
Les dessins invisibles de Marion Colombel apportent leur altérité à cette présence photographique. Ils complètent autant qu’ils détournent en proposant une vision naive, magique, presque merveilleuse d’un monde en train d’être découvert, modulant la gravité existentielle qui semble se jouer à l’intérieur du plan photographique. Malgré la peur du dehors, de la rencontre, elle nous propose une exploration première, ludique et positive, pour finir sur une note optimiste. Une éclaircie.
Notes °1
mes poèmes parlent du temps
et, de fait, lire nécessite un lien au temps, au rythme
cela étant, mes poèmes tendent vers le caillou
un corps persistemps, qui résiste à l'usure des nuits et de la perte d'identité
en parallèle d'une conscience aiguë du fait que ça ne suffira pas
qu'il faut continuer à écrire et qu'aucune forme définitive ne saurait suffire
une nécessité de produire continuellement une base sur laquelle se tenir sûrement pour avancer
qui brave le temps et ne saurait être superficielle
on part donc plutôt d'un etat relatif, identitaire, mouvementé, qui essaie de se structurer continuellement dans le temps
-
mon personnage photographique est plutôt, à l'inverse, dans une situation de blocage temporel
une éternité qui prend fin avec l'apparition de la lumière, du flash, de l'altérité : du mouvement
Orée tombe dans le temps, dans le mouvement, elle passe d'un état figé, cyclique, à un état narratif, un voyage, un vers
elle tombe dans la danse
elle tombe dans le temps
dès lors elle ne peut plus revenir en arrière malgré la peur croissante de l'extérieur
nostalgie de la sérénité des profondeurs où le temps s'écoule plus lentement
une formule finalement : plus il y a de lumière, plus le temps est présent
son flux s'accélère, le mouvement s'emballe
plus il y a lumière plus il y a danse
mes photographies parlent donc de la naissance du temps, associée à la création d'un corps, d'une identité
qui passe a priori par l'altérité
-
méta : le déclencheur de l'appareil est un déclencheur narratif
le geste photographique produit du temps, du mouvement, de la lumière
comme en physique quantique, où la mesure influe sur le résultat de l'expérience,
le geste photographique a irrémédiablement bousculé le monde d' Orée
Il l'a temporalisé